Interview de Marie CARRU, Déléguée Générale chez Proavia

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Proavia DGAC DSNA

Membre de PROAVIA, l’association Française pour la promotion des Equipements et des Services Aéroportuaires & ATC, CODRA participe à la gestion des infrastructures aéroportuaires, au fonctionnement parfois très complexe, grâce à ses solutions Panorama sur la Supervision / Hypervision des systèmes dits APOC (Airport Operations Center).
Ce mois-ci, nous avons rencontré Marie CARRU, Déléguée Générale de PROAVIA. Cette interview est l’occasion de vous présenter le rôle, les enjeux et les thématiques abordés par l’association au service du secteur aéroportuaire.

Bonjour Marie, en quelques mots, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour à tous ! Marie CARRU, je suis déléguée générale de Proavia depuis + de 20 ans. Mon rôle est d’animer le réseau des membres, les mettre en lien avec les clients, essentiellement à l’export : il s’agit de l’animation de la communauté aéroportuaire française. Mon bureau étant dans les locaux de la DGAC, cela est d’un grand soutien pour être au cœur de l’actualité.

Pouvez-vous préciser le rôle exact de Proavia ?

Proavia est une association de loi 1901 qui est née il y a maintenant 40 ans. Elle compte aujourd’hui 60 entreprises membres. Notre mission s’articule autour de 3 piliers.
Tout d’abord, notre rôle est de promouvoir le savoir-faire français à travers différents biais : le numérique, les réseaux sociaux, les missions à l’étranger, des salons du secteur, des publications de catalogue etc.
Ensuite, nous avons une mission d’information auprès et entre les membres : sur les projets, l’actualité du secteur, favoriser les échanges. Toutes les deux semaines, nous envoyons des newsletters reprenant les sujets en cours. Nous effectuons une veille de marché importante et enfin, nous communiquons aux membres les avis d’appels d’offres.
Enfin, comme toute association, il faut favoriser les synergies entre les membres. Nous organisons des journées conférences, des webinars, des réunions de coordination sur des sujets spécifiques et bien entendu, les traditionnelles Assemblées Générales et Journées annuelles.

Quel est votre lien, votre histoire avec l’aéronautique ?

L’ironie de ma fonction est que je n’ai pas de formation spécifique en aéronautique. Issue d’une formation en Sciences Politiques et Marketing, ce qui m’a motivé pour le poste au sein de Proavia est mon intérêt pour l’export de l’industrie française. L’association est soutenue, depuis sa création, par la DGAC, c’est donc un mélange hybride des secteurs public et privé où je me suis sentie à l’aise. Par la voie commerciale et politique, grâce aux membres et à mon entourage, je me suis appropriée ce secteur si fascinant qu’est l’aéronautique et l’aéroportuaire.

Un autre point qui est riche d’expérience c’est le mélange des typologies de membres et d’interlocuteurs qui donne deux dynamiques : il s’agit d’un secteur à la fois très réglementé avec des cycles de projets qui peuvent être très longs et en même temps, beaucoup d’innovations, très start-up !

Marie CARRU - DG de ProaviaMarie CARRU – DG de Proavia

Quels sont les particularités du savoir-faire français ?

Les constructions d’aéroports en France datent d’il y a plusieurs décennies. L’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle Terminal 1 fêtera ses 50 ans en 2024. Il ne date pas d’hier ! Ce type d’infrastructures a beaucoup inspiré d’autres aéroports dans de nombreux pays. Beaucoup d’aéroports à l’étranger ont été conçus, construits ou équipés par des sociétés françaises à l’étranger.
Avec l’augmentation du trafic aérien ces dernières années, le modèle français s’est exporté sur les aéroports du monde entier, porté également par la notoriété de notre secteur aérien.
En France, le sujet est d’apporter de la nouveauté à des ouvrages anciens. Ce qui est plus difficile que de partir d’une feuille blanche. A contrario des nouveaux aéroports comme à Pékin, Dubaï, Istamboul … très impressionnants, ces nouvelles plateformes n’ont pas eu d’héritage à gérer.

Assemblée générale de Proavia 2019
Assemblée générale de Proavia 2019

Comment votre association fonctionne-t-elle au quotidien ?

Nous sommes deux membres permanentes, Gwenola Josse et moi-même. Le bureau est très actif. Il y 11 membres bénévoles au Conseil d’Administration issus de différentes sociétés (Alstef, DGAC, Engie, ADP, Thalès, Alpha Cim etc.) et nous sommes épaulés au quotidien par le Président, le trésorier et d’autres membres actifs. Nous travaillons de manière collégiale suivant les actions votées en Assemblée générale.
Nous avons également des correspondants à l’étranger : en Chine, en Russie, en Amérique du Sud.
En termes de budget, 14% est issu d’une subvention de la DGAC et le reste est versé par la cotisation annuelle des membres.
Les membres présents sont souvent des directeurs exports. Quand l’entreprise est petite, c’est le Président qui participe ou le directeur général.

Quels sont les sujets du moment pour Proavia ?

Nous avons plusieurs actualités, toutes aussi importantes les unes que les autres.
Tout d’abord, la sécurité aérienne car l’objectif fondamental de notre secteur reste toujours le même : 0 accident aérien.

Ensuite, la partie sûreté est et restera une priorité bien évidemment. L’axe aujourd’hui concerne également l’aspect cybersécurité, inévitable pour tous les systèmes. Beaucoup de systèmes logiciels sont installés dans un aéroport et chaque « service » peut avoir son propre logiciel avec son hébergement etc. Entre les capteurs installés, l’avènement de l’IoT, le pilotage à distance des logiciels pour éviter les interventions humaines…, il peut y avoir des maillons faibles et si une attaque survient, toute la plateforme peut être paralysée. Il s’agit d’un sujet critique. Les DSI gèrent les logiciels cyber. Il y a déjà eu des attaques. C’est une forte tendance.

Le thème de l’environnement est d’une importance grandissante. L’objectif est d’atteindre l’empreinte carbone minimale. Toutes les infrastructures sont concernées, des opérations au sol, la gestion dans le ciel, les bâtiments et opérations aériennes. Il faut rendre l’aéroport efficient. C’est LE sujet qui a été porté dans tous les pays du monde.

Un autre sujet, avoir un aéroport sûr… au niveau sanitaire. Depuis 2001 : l’attention était portée sur la malveillance. Aujourd’hui, il faut préserver le personnel et les passagers contre les virus, les bactéries. Cette partie est nouvelle, l’objectif est donc : « L’aéroport clean & safe ».

Enfin, atteindre le Smart Airport ! Le terme est un peu galvaudé mais il englobe de nombreux concepts : digitalisation bien sûr mais aussi Hypervision, centre de commandement, tableau de bord, contrôle de la consommation électrique, contrôle des déchets…

Quelques mots sur la gestion de l’association pendant la période de Crise Sanitaire ?

La prochaine Assemblée Générale AG en présentiel aura lieu le 22 septembre prochain et nous sommes ravis de cette nouvelle. Cela fait des mois que les membres ne se sont pas retrouvés ! Dans toute association, le lien entre les membres est fondamental. Les personnes sont lassées des visioconférences, il est temps de pouvoir se retrouver, surtout que le secteur aéroportuaire a beaucoup souffert même si nous sommes tous restés très actifs.

Comment imaginez-vous l’avenir de Proavia ? Quelles sont vos idées ?

Voici 4 perspectives précises pour Proavia :

Pendant le confinement, le projet « Airport Lab » a vu le jour. Il s’agit d’un projet collaboratif entre des entreprises et des aéroports volontaires pour « tester en grandeur nature » des solutions innovantes imaginées par des adhérents. Beaucoup d’aéroports français participent et ont accepté de tester ces systèmes nouveaux. Ceux qui participent sont satisfaits. Ce sujet va se poursuivre, se développer  et il nous tient particulièrement à cœur.

Nous avons également pris part à un groupement aéroportuaire européen sur l’aéroport durable dans le cadre du projet H2020 Green Airport, la réponse définitive est attendue en septembre.

N’oublions pas non plus l’importance des J.O de 2024 pour notre secteur : les aéroports seront les portes d’entrée de la France. C’est à cette occasion que se mesurera tout l’enjeu du smart airport. Proavia doit être proactif afin de promouvoir les innovations françaises sur cette vitrine.

De plus, nous avons un fort axe de rapprochement avec d’autres associations professionnelles par spécialité en fonction des thématiques que nous abordons. C’est une tendance qui va se poursuivre !


 

Je vous remercie Marie, pour votre temps, et toutes ces informations très pertinentes et utiles pour nos clients & partenaires.

La plateforme Panorama est reconnue dans le secteur aérien pour la supervision des systèmes dits APOC (Airport Operations Center) & le contrôle du trafic aérien.

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Estelle, Responsable des Partenaires.

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