Interview de Florent TROCHU

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visuel interview BACnet France

CODRA est membre de l’association BACnet France depuis 2018. Le choix de rejoindre cette association s’inscrit dans un contexte de fort déploiement de la solution de GTC/GTB Panorama auprès du secteur bâtiment.

BACnet (Building Automation and Control Networks) est un protocole réseau pour la gestion technique centralisée. Le protocole est aujourd’hui ouvert et international (dans + de 30 pays), qui permet la communication de données entre les systèmes de ventilation, climatisation, éclairage, contrôle d’accès, sécurité incendie et leurs services associés. En 2007, l’association voit le jour, créée sous l’impulsion des membres du syndicat ACR, syndicat des Automatismes, du génie Climatique et de la Régulation. Nous sommes allés à la rencontre du Délégué Général de l’association.

Bonjour Florent TROCHU, en quelques mots, pouvez-vous vous présenter ?

Bonjour Estelle – Oui bien entendu. Je suis Délégué Général depuis fin 2015 de l’association BACnet. Auparavant, j’ai travaillé pendant plus de 5 ans pour l’AFNOR sur les sujets de « la gestion énergétique du bâtiment » où j’ai pu notamment travailler avec les experts du syndicat ACR, le syndicat des Automatismes, du génie Climatique et de la Régulation. Mon arrivée au cœur de l’association n’est donc pas dû au hasard !

Pour rappel, le protocole BACnet couvre l’ensemble des bâtiments et tout type d’énergie.

Pouvez-vous nous expliquer le rôle de l’association BACnet ?

L’association a été créée en 2007 par les membres du syndicat des Automatismes du génie Climatique et de la Régulation pour l’efficacité énergétique des bâtiments (syndicat ACR), et en particuliers à l’initiative de son président M. Dan NAPAR. Entouré de plusieurs membres représentatifs de la filière, l’objectif principal de l’association BACnet est de promouvoir ce protocole en France avec l’appui de l’association européenne BIG EU et de la branche internationale BACnet Association.

En 2021, l’association compte 13 membres hétérogènes : industriels, éditeurs de logiciels, intégrateurs, école d’ingénieurs et autres centres de formation etc. La richesse de l’hétérogénéité permet d’apporter une vision différente du métier et du protocole en tant que tel dans une démarche d’amélioration continue des performances.
Nous sommes également très actifs pour les générations futures en lien avec l’université de Rennes, pionnier historique sur nos sujets, ou encore le Lycée Hippolyte Fontaine de Dijon. Nous avons également un partenariat fort avec l’association Smart Building Alliance.

Nous travaillons ainsi de pair pour œuvrer à une infrastructure numérique du bâtiment au sens global du terme avec une attention particulière portée sur la qualité et à la sécurité des données numériques générées.

D’où vient ce protocole ? Le rôle de l’association est-il uniquement français ou bien, la présence est à l’échelle européenne voire internationale ?

Le protocole BACnet a été créé en 1987 par Michael Newman, un ingénieur Américain travaillant à l’université de Chicago. Cette université prestigieuse ne fait pas loin de 9,5 km² et comprend de nombreux bâtiments. A cette époque, il n’existe pas de moyens communs pour optimiser les installations techniques et leurs dispositifs de régulation de manière efficace et indépendamment du type de constructeurs. Il faudra attendre 1995 pour voir la première publication de la norme BACnet. A cette époque, on est entré dans une « guerre » des protocoles issus des industriels ou autre consortium. L’objectif du professeur Newman, soutenue par les leadeurs de l’industrie, est donc de standardiser davantage pour faire converger ces nombreux protocoles.

Entre 1995 et 2010, soit en 15 ans, l’on passe de 40 protocoles à seulement 3 : une révolution et une simplification ! Les industriels américains mettent en œuvre rapidement ce protocole BACnet en créant l’association BACnet. Séduits, les Européens et tout particulièrement les industriels Allemands et Français, créent l’association européenne et sa branche française dans la foulée pour unir leur savoir-faire et déployer le protocole.

Pouvez-vous préciser le fonctionnement et les objectifs de l’association ?

Actuellement, Je suis seul permanent de l’association. Mon travail au quotidien consiste en la mise en œuvre des décisions du comité de direction composé du :  Président Dan NAPAR, des Vice-Présidents Hervé JULES et Lucien RIVER, du Trésorier Jean-Yves BOIS et moi-même, Délégué Général. Nous effectuons environ une plénière par trimestre avec les membres.

Les objectifs de l’association sont triples :

Tout d’abord, la formation est un aspect important qui va devenir prioritaire compte tenu des évolutions réglementaires et des évolutions technologiques des installations. Notre centre de formation AGILICOM, basé à Tours, nous accompagne pour mettre à disposition de la filière au moins une formation gratuite d’une journée offerte par l’Association. Par ailleurs, avec des interventions régulières auprès des universitaires et notamment à Rennes, notre souhait est de contribuer à renforcer la montée en compétence des jeunes sur les métiers de l’ingénieur, des techniciens du génie climatique et la gestion de l’habitat.

Ensuite, l’information : plusieurs supports ont été réalisés pour démystifier le protocole et ouvrir les possibilités d’applications. Et puis, il y a également les vidéos Tutos que nous mettons à disposition sur notre chaîne Youtube.

Enfin la communication : nous éditons une version annuelle du journal BACnet France (prochain numéro publié pour le salon IBS les 20 et 21 octobre 2021). Nous participons également à des salons ou autre évènement comme : BIM World, IBS, Inter-climat ou encore Enerj meeting (RDV). Le développement du réseau doit se faire régulièrement.

Association BACnet France

Association BACnet France

Et vous, plus particulièrement, qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?

Ce qui me fait me lever le matin ? C’est assez facile, je m’investis au quotidien car je suis un passionné de l’efficacité énergétique si on peut le dire ainsi ! J’y crois beaucoup. Je me sens très à l’aise et confortable dans l’accompagnement des acteurs sur le terrain : « jouer collectif » est mon credo. L’objectif : « Confort maximum, conso minimum » est un sujet que je souhaite étendre le plus possible. Pour bien redéfinir le confort des usagers à l’intérieur des bâtiments, et je ne parle pas de luxe mais bien des besoins vitaux. Nous vivons la majeure partie de notre temps à l’intérieur des bâtiments, il faut pouvoir répondre aux besoins fondamentaux : usage d’une eau potable, un éclairage adapté, une régulation de température (ni trop chaud, ni trop froid) et bien entendu un flux d’air de qualité pour respirer. Et pour cela, notre objectif est de réduire un maximum la consommation énergétique nécessaire pour contribuer efficacement à la lutte contre le réchauffement climatique.

Je me sens utile au quotidien car les besoins sont très nombreux ! C’est également un véritable plaisir d’être en interaction avec les membres et avec le Président de l’association qui disposent d’une grande expertise et un vrai sens de l’engagement.

Aujourd’hui, nous sommes dans un contexte d’une législation de plus en plus importante avec la mise en œuvre du European Green Deal, décret Tertiaire et décret BACS. Quel est votre rôle ?

En effet, il s’agit de sujets centraux ! Avec l’équipe, nous avons fortement contribué à la rédaction de la mise en place de la directive européenne. Nous avons aussi été partie prenante pour rédiger les décrets Tertiaire et Bacs qui découlent des textes européens. Nous sommes également intervenus dans le plan de relance qui identifie clairement la régulation et la supervision GTB comme actions à gains rapides à mettre en place. Les objectifs précis ont été déterminés et le Décret BACS a permis de déterminer les objectifs de moyens. Il est clair que la Supervision GTB/GTC Panorama E2 peut clairement répondre à ces Décrets.

L’avancée majeure de ces dernières années est que, enfin, le rôle de la régulation et GTB dans la performance des bâtiments est pleinement reconnue dans les dispositifs réglementaires, notamment à travers la révision 2018 de la Directive Performance Energétique des Bâtiments. Par ailleurs, comme notre industrie s’appuie sur des référentiels normatifs forts, il est aisé de caractériser la qualité et la performance des systèmes de régulation et GTB en distinguant les fonctionnements manuels, les basics réglementaires et les systèmes les plus performants qui permettent « une gestion de la demande énergétique en fonction des besoins réels ».

Comment imaginez-vous l’avenir de l’association BACnet ? Quelles sont vos idées ?

L’avenir de l’association réside dans le maintien des compétences techniques de ces membres, et aussi dans le fait d’avoir plus d’adhérents. L’idée est d’avoir une représentativité la plus large possible concernant le secteur d’activité dans lequel nous exerçons pour enrichir les référentiels techniques et répondre aux mieux aux attentes du marché.

Nous allons poursuivre nos actions les plus visibles ainsi que notre très forte activité normative et réglementaire en France, en Europe et dans le monde. Les évolutions technologiques et réglementaires sont très nombreuses et notre rôle est d’accompagner les acteurs du marché dans leur appropriation, notamment grâce au développement de référentiels communs.

A court terme, nous souhaitons également produire davantage de vidéos pédagogiques autour de la thématique centrale : « à quoi sert BACnet au quotidien ? », et renforcer notre visibilité avec un site internet mis à jour.

Un autre axe de développement : notre volonté d’accompagner les entreprises vers la performance des infrastructures avec approche holistique du bâtiment, avec une attention particulière sur la qualité et la sécurité des données numériques générées. Pour ce faire, échanger avec les producteurs d’énergie et les exploitants est un axe de travail prioritaire et de longue durée.

Merci beaucoup pour toutes ces informations ! Le mot de la fin ?

Venez nous rencontrer au Salon IBS (Intelligent Building Systems) les 20 et 21 octobre prochain pour échanger sur la performance énergétique des bâtiments !

 


Je vous remercie Florent, pour votre temps, et toutes ces informations très pertinentes et utiles pour nos clients & partenaires.

La plateforme Panorama est reconnue dans le secteur de la Gestion Technique de Bâtiment avec son logiciel de supervision Panorama. Découvrez nos références au travers de la page Secteur Bâtiment.

Estelle, Responsable des Partenaires.

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